(par: Olivier Petitjean / Genève) Athlétisme: réunion de Genève
Martina Naef en pleine réussite, Julien Fivaz en rodage
La Zurichoise Martina Naef a été la révélation de la réunion internationale de Genève, y pulvérisant de plus d’une seconde son record personnel du 400 m haies pour décrocher son billet pour les Championnats d’Europe. Les Romands Julien Fivaz et Pierre Lavanchy ont, eux, encore du pain sur la planche.
Arrivée à Genève avec un meilleur chrono de 58’’22, réalisé il y a deux ans, Martina Naef a enfin confirmé son potentiel en courant en 57’’00, soit au centième près la limite pour les Européens de Göteborg. Elle a pris la 2e place de la course remportée par l’Irlandaise Michelle Carey (56’’52).
"Je peux faire mieux"
Aussi inattendue qu’elle puisse paraître vue de l’extérieur, cette performance ne constitue pas une surprise aux yeux du chef technique de la fédération (FSA), Peter Haas: «Martina avait déjà montré ce dont elle était capable sur 300 m haies ou 400 m plat.
Cela ne passait pas jusqu’à présent sur 400 m haies, mais c’était juste une question de temps.»
D’un seul coup, l’enseignante de Rüschlikon, âgée de 26 ans, a effacé ses déconvenues. «Je m’attendais à un tel temps. Sur la base de mon meilleur chrono sur 400 m plat (53’’07), je pense pouvoir encore aller nettement plus vite. Mais je ne cours sur les haies que depuis trois ans.» Le record de Suisse d’Anita Protti est fixé à 54’’25.
L’énigme Lavanchy
Ceux dont les observateurs attendaient une limite européenne ne sont pas parvenus à leurs fins. Ivan Bitzi (13’’79 puis 13’’93 sur ses deux courses de 110 m haies, limite à 13’’75) n’a pas su profiter des 2,0 m/s de vent favorable lors de la finale. Mais il restait très optimiste.
Julien Fivaz, à la longueur, a réalisé 7m78 (3e), tout comme à Zofingue il y a une semaine, à 17 cm de la limite. «Je sentais que je n’avais pas la pêche.
Heureusement, sur le dernier saut, j’ai arrêté de réfléchir et je me suis lâché. Mais techniquement, il y a encore du boulot», relevait le Neuchâtelois du CA Fribourg.
Pierre Lavanchy, sur 400 m, est resté à des années-lumière des 46’’23 réalisés l’an dernier sur la même piste. Huitième en 47’’93, il se situe encore à plus d’une seconde et demie de la limite européenne. Son entraîneur Hansruedi Herren se pose quelques questions: «A l’entraînement, tout ne tourne pas très rond non plus, on peine à construire. Pierre se sent sous pression», explique-t-il. L’athlète connaît aussi quelques soucis avec un pied et doit passer une IRM en début de semaine.
Au plan international, la sensation est venue des 10’’25 sur 100 m d’Eric Wijmeersch. Absent des pistes pendant cinq ans suite à une succesion de blessures et au décès de son père, qui l’a obligé à reprendre l’entreprise de construction familiale, le Belge de 36 ans (!) a effectué un retour tonitruant. «Pendant ces cinq ans d’absence, je me suis mis à fumer jusqu’à trois paquets de cigaterres par jour. En revenant, j’adresse aussi un message à tous les athlètes blessés», a souligné Wijmeersch. |