Samedi, le meeting de Genève sera fidèle à sa vocation.

Il espérait décrocher un budget pour produire et diffuser les images d’AtletiCAGenève sur l’écran de ses fantasmes. Las, le projet lui a filé entre les doigts comme le chasseur de sponsors qu’il avait enrôlé. Pascal Thurnherr continue donc de bricoler son meeting sur un coin de table. Comme lui, Pablo Cassina et «Bébert» Oberson sont les artisans de ce petit miracle permanent caressé par le vent du Bout-du-Monde.

© Keystone Julien Fivaz. Le recordman suisse du saut en longueur a jusqu’au 20 juillet pour tenter d’atteindre la limite de qualification olympique (8,20 m).

La 21e édition, à l’affiche samedi à Champel, sera-t-elle portée par la même grâce olympique qui avait conduit Corinne Simasotchi, Kevin Widmer et Nadine Rohr à Atlanta ou à Athènes? «C’est mon voeu le plus cher», répond l’ancien sprinter en accueillant à bras ouverts plusieurs athlètes suisses en quête de visa pour Pékin. «On est encore un peu tôt dans la saison, mais toutes les occasions sont bonnes à saisir», se réjouit Julien Fivaz, le «régional» de l’étape.
La piste remesurée!

L’an passé, sur son sautoir d’entraînement, le Céagiste avait décollé (7,95 m) avant de rester planté là, loin d’Osaka. Saura-t-il cette fois dépasser le seuil des promesses et retrouver ses ailes d’Ebensee (8,27 m en 2003)? «J’ai un meilleur potentiel, une approche technique plus affûtée. Depuis Zofingue et mes 8 m, j’ai privilégié l’entraînement de vitesse et la préparation psychologique. Cette année, je vais veiller à ne pas gaspiller mes forces.» Seul regret: le forfait du Français Yann Domenech (élongation à un mollet), qui aurait pu aiguillonner son désir d’excellence.

Comme Fivaz, les relayeurs du 4 x 100 m helvétique misent sur la «magie» d’AtletiCAGenève pour lancer leur défi. Il y a un an, Marco Cribari en avait profité pour fuser sur 200 m en 20’’54. Il n’a pas oublié. Pour eux et quelques pointures du sprint européen (dont les Anglais Edgar et Malcolm, 10’’11 sur 100 m), la Ville de Genève a mandaté un géomètre afin de certifier la bonne mesure de la piste.

«Sans label officiel, pas de minima olympiques», explique Pascal Thurnherr, aux petits oignons avec des athlètes même disposés à payer de leur poche pour venir courir à Genève! «Notre meeting a une très bonne réputation. On croule sous les demandes. Même Dwain Chambers, le paria du sprint, nous a contactés... Après réflexion, on s’est dit prêts à l’accueillir.» Si l’ancien dopé, champion d’Europe en 2002, débarque à l’improviste, il devra comme tout le monde restriction budgétaire oblige utiliser les TPG et se passer de primes de podium! «De toute façon, les athlètes ne sont jamais venus à Genève pour s’enrichir», conclut Thurnherr.

Les Suisses sur la route de Pékin

Nicole Büchler (perche). Pour décrocher la lune pékinoise (4,45 m), la Bernoise est prête à améliorer de 10 centimètres son record national. A Bâle, sa première envolée (4,30 m) lui a donné un bel élan.

Pierre Lavanchy (400 m). Désormais sous la houlette de François Pepin, à Paris, le Lausannois tente un improbable pari. A Forbach, son premier chrono de la saison (48’’49) n’a pas levé les doutes nés d’une préparation à nouveau gâchée par des soucis de santé. Impératif pour réaliser les minima (45’’55): approcher son record personnel (45’’49 en 2005).

Andreas Kundert (110 m haies). Le St-Gallois a frappé d’entrée en signant un convaincant 13’’78 à Winterthour. Il doit encore gagner un quart de seconde pour se placer sur orbite olympique (13’’55).

4 x 100 m. Les relayeurs suisses (Baumann, Cribari, Schneeberger, Schenkel) disputent la première de leurs cinq épreuves de sélection face à la Grande-Bretagne, l’Italie et la Hollande. Kundert fait aussi partie du groupe, de même que le Genevois Nabe, de retour des Etats-Unis en juin. Actuellement classé au 19e rang mondial (39’’28), le relais helvétique devra battre le record national (39’’19) et descendre sans doute sous les 39’’ pour espérer se qualifier parmi le top 16. En solo, la barre est placée très haut sur 100 m (10’’21), elle est plus abordable sur 200 m (20’’59).

Julien Fivaz (longueur). Dans sa course aux minima (8,20 m), le Neuchâtelois du CA Genève a réussi un joli saut d’approche à Zofingue (8 m).

Alexander Martinez (triple saut). De retour de son camp d’entraînement à Formia, le recordman suisse (17,13 m) attaque sa saison à Genève. Finaliste l’an passé aux Mondiaux d’Osaka (8e), l’ex-Cubain doit franchir 17,10?m.

L’horaire

13?h - 14?h?40: épreuves nationales. 15?h?15: longueur H, 100 m haies. 15?h?35: 110 m haies. 15?h?45: perche D. 15?h?50: 100 m D. 16?h?05: 100 m H, hauteur D. 16?h?25: 400 m haies H. 16?h?45: 400 m haies D. 17?h?05: 4?x?100 m D. 17?h?15: 4x 100 m H, triple saut H. 17?h?20: 400 m D. 17?h?35: 400 m H. 17?h?55: 1500 m D. 18?h?05: 1500 m H. 18?h?20: 200 m D. 18?h?40: 200 m H.